Photo Angélique Libbrecht fournie par elle-même. Autres photos Le blog site de l’école communale d’Estaimpuis
Qui êtes-vous en quelques mots ?
Institutrice en 2ème primaire en Belgique et maitre de formation pratique dans une haute école, je suis adhérente au crap- cahiers pédagogiques mais aussi aux réseaux d’échanges réciproques de savoirs. Mon organisation de classe est largement inspirée du livre de S. Connac « Apprendre avec les pédagogies coopératives ». J’ai suivi plusieurs formations organisées par Claire Hébert Suffrin et son équipe aux RERS d’Evry.
Que fait-on à Estaimpuis au festival de l’apprendre ?
Le festival se passe dans mon école, avec une collègue et deux classes (une de 2ème primaire et une de 3ème maternelle).
- Le jeudi 23/01 de 13h15 à 14h 45 Marché de connaissances
Marché de connaissances avec mes élèves de 2ème année. La semaine du 10 janvier, l’annonce a été faite aux élèves qu’il y aura un marché de connaissances. Étant donné que c’est une habitude, les élèves étaient ravis de connaitre la date. Les élèves sont actuellement en préparation des ateliers qu’ils proposeront aux autres élèves de leur classe. Lundi 20 janvier, les élèves choisiront les ateliers proposés par les autres élèves de la classe.
- Le vendredi 24/01 de 8 h 45 à 10h Échanges réciproques de savoirs avec des élèves de 3ème maternelle ( GS) et de 2ème primaire (CE1)
45 élèves feront part aux autres de ce qu’ils savent et de ce qu’ils aimeraient savoir. Une mise en relation sera effectuée par ma collègue et moi–même. Répartis dans nos deux classes et en s’appuyant sur ce qui existe dans nos classes respectives au niveau du matériel, les élèves échangeront leurs connaissances.
Pourquoi est-ce important ? Pourquoi fêter l’apprendre ?
Pour moi, fêter l’apprendre, ce n’est pas l’histoire d’un jour, d’une semaine… Célébrer ce qui a été appris et ce que l’on aimerait apprendre doit faire partie du quotidien de l’élève. Je suis convaincue que les élèves aiment apprendre et qu’il faut arrêter de vouloir rendre à tout prix l’apprentissage ludique ! La vie réelle et les relations humaines sont pour moi de bien meilleurs « ingrédients » permettant de développer le goût de l’apprentissage. Apprendre devient un plaisir lorsqu’on a l’occasion de pouvoir répondre à des questions que l’on se pose ! Les élèves sont curieux et ont envie de découvrir leur environnement mais aussi celui de ceux qui leur sont proches. D’où l’importance pour moi d’organiser entre autre des réseaux d’échanges réciproques de savoirs et des marchés de connaissances.
Apprendre est un plaisir lorsque l’erreur est autorisée, la coopération existe vraiment et que la bienveillance et l’exigence font également partie du décor. En tant qu’adulte, nous n’apprenons quasi jamais seuls alors pourquoi les élèves devraient-ils apprendre de manière individualiste et tous au même rythme ?
Participer, c’est l’occasion de rappeler qu’au 21ème siècle, l’enseignant n’est plus le seul à détenir des connaissances en classe. Les échanges de savoirs et les marchés de connaissances appuient le fait que nous pouvons apprendre à tout âge et dans n’importe quel lieu. On apprend partout et avec tout le monde ! Les plus petits apprennent des choses aux plus grands et l’inverse est également possible. Au plus, ces activités sont vécues, au plus les élèves sont attentifs aux personnes qui les entourent. Ils vont plus spontanément vers les autres pour leur demander ce qu’ils savent et ne savent pas et ce même lorsque je n’organise pas l’activité. Ils le font dans des temps informels. Lorsqu’un enfant raconte en classe qu’il a fabriqué quelque chose à la maison ou qu’il a été voir un musée… il arrive fréquemment que certains interpellent en demandant si la personne accepterait d’expliquer cela au marché de connaissances.
Faire vivre des marchés de connaissances et des réseaux d’échanges réciproques de savoirs aux élèves, c’est aussi une opportunité de créer des liens avec ce qui est appris en famille et ce qui s’apprend en classe.